Les souvenirs remontent à la surface comme des iules
Dans le sud, parfois, il peut pleuvoir violemment, bruyamment et si le vent s'en mêle, on change de pays, ce n'est plus celui des plages et des cigales mais celui des montages et des ciels violents. Et puis, souvent, la pluie s'arrête brusquement, on s'étonne presque de cette fin brutale et le soleil revient comme si de rien n'était. Mais, sur la terrasse de la maison et même à l'intérieur, il s'est passé un drôle de phénomène: des petits vers noirs sont apparus de nulle part et se trainent lamentablement, comme s'ils se demandaient ce qu'ils font là, comme s'ils cherchaient une porte de sortie. Ce sont les iules ou mille-pattes ronds qui, après le déluge, cherchent refuge dans des endroits secs. Et je ne sais pas pourquoi, ce n'est pas très poétique pourtant, ils m'ont fait penser aux souvenirs qui remontent à la surface sans prévenir, souvent après la pluie qui crée un choc dans l'espace-temps, et ils cherchent eux aussi une porte...